Certains y croient, d'autres pas.
L'esprit humain a peur du vide et il a tendance à toujours chercher puis trouver un sens à un parcours qui n'en avait, au départ, a priori aucun. Ça, c'est dans la vraie vie.
Dans la fiction, le Destin est presque une obligation. Parfois, ça ne rigole pas. Comme pour ce professeur incarné par un Alain Delon, fracassé et maussade, déambulant dans un Rimini hivernal bien loin de l'image traditionnelle associée à ses plages chatoyantes. Dés le départ, on sent que ça ne finira pas bien. On ne "divulgâchera" rien en annonçant que ce sera effectivement le cas. Mais ça vaut tout de même la peine de découvrir pourquoi et comment. Et puis Delon, quand il ne jouait pas les flics au ras-des-pâquerettes, c'était quand même quelque chose. Il suffit de se souvenir de Rocco (naaaan, pas Siffredi, l'original) ou de M. Klein pour confirmer qu'il avait bien un Destin, autant que ses personnages.
Dans le genre sale Destin qui démarre dans l'enfance, on pourra se plonger dans la lecture de Trois jours et une vie (rassurez-vous, c'est le titre, pas le temps de lecture) ou l'écouter si vos yeux fatiguent ou même en regarder l'adaptation cinématographique, pas si mal. Par contre, on reste dans le genre à ne pas tenter les jours de cafard. Il y a des limites à tout.
Pour se détendre un peu, mieux vaut aller voir du côté de Nicolas Bedos. Le fils de Guy, donc. Mais pas que. Peut-être l'avez-vous déjà vu à la télé, comme on dit. C'est le prototype du gars grossier, vulgaire, provocateur par plaisir mais sans contenu, arrogant, content de lui, bref, le type qui génèrerait une envie de lui envoyer des tartes dans la gu.... sans limite si on n'était pas sûr que c'est finalement ce qu'il cherche et donc, que ça lui ferait bien plaisir. Au final, on se retient. Le piège.
Eh bien ! Ce même gars, quand il se lance dans ses deux premiers films, on en reste baba. À croire que ce n'est pas le même homme. Un destin d'écrivain, mais avec un gros secret, et un destin d'amoureux, mais avec une grosse nostalgie : deux sujets qui révèlent un réalisateur doué, sensible, touchant voire romantique et féministe. On en perdrait le Nord. Comme quoi, un Destin de fils de... ça ne se fait pas toujours en ligne droite.
Quoi qu'il en soit, un Destin, ça dépend aussi d'un héritage, familial ou pas. C'est Biolay qui en parle peut-être le mieux. Autre tête à claques, pourtant. Mais du coup, on se demande. Et si l'humain était finalement plus complexe que ce que dévoile son apparent Destin.
Allez savoir...