Il est pourri cet été, non ?
Mais c'est peut-être un bien, parce que lorsqu'il est trop chaud, il peut devenir meurtrier. Et même en compagnie d'Isabelle Adjani, voire à cause de. Enfin, c'est ce qu'on voyait en 1983 et qu'on peut toujours vérifier en regardant ce film de Jean Becker sur la plateforme de la Médiathèque départementale. Si vous n'avez pas encore de compte pour y avoir accès, demandez aux bibliothécaires de vous en ouvrir un. C'est gratuit et ça va être bien pratique s'il continue de pleuvoir.
Mais ce n'est pas parce qu'il pleut qu'on ne peut pas chanter. Bien au contraire. Si vous ne me croyez pas, vous croirez Stanley Donen et Gene Kelly grâce à ce classique de la comédie musicale disponible en DVD sur le réseau des médiathèques. En passant, et si ça vous amuse, regardez donc The Artist. C'est la même histoire, sans la flotte. À vous de voir si vous préférez la copie à l'original.
Comme ça continue de tomber, on va se consoler avec Mizoguchi et quelques contes. Mais après la pluie, si on en croit le titre, parce que ça finira bien par s'arrêter, non ? En trichant un peu, certes : ce n'est ni sur le réseau ni à la Médiathèque départementale mais sur Arte. Il y a huit films à voir. Ça vous tiendra plus longtemps qu'un crachin.
Puisqu'on est au Japon, autant y rester, cette fois avec Kurosawa et Les 7 Samouraïs. Autant que je me souvienne, c'est magnifique et on y trouve une belle bataille sous averse, mais je peux me tromper. Vous aurez trois heures pour me détremper (pardon me détromper). Là encore, il y a eu des remakes, Les 7 mercenaires, en 1960, en 2016, et une série. Nippons ni mauvais. Autre chose, même si on a un peu l'impression que ça se dégrade plus on s'éloigne de l'original. Quoi qu'il en soit, on est passé au Far West.
Et quand on parle de Far West, il faut lire de toute urgence la série de Larry McMurtry, Lonesome Dove. Bien sûr, vous allez me dire, le western, non mais franchement... Eh bien ! Oui, franchement. Parce que ce que livre McMurtry avec ces romans, ce n'est pas que du western, c'est une belle réflexion sur la condition humaine, le temps qui passe, la fin d'un monde, la place des femmes qui le font tenir debout, ce monde, malgré la violence et la dureté des temps. On n'est pas vraiment dans la mythologie hollywoodienne.
Ceci dit, il a parfois du bon, Hollywood, malgré sa réinvention du réel. Par exemple, vous prenez des voleurs et des assassins dans la vraie vie et vous les faites jouer par Paul Newman et Robert Redford, magnifiques, accompagnés par la beauté lumineuse de Katharine Ross, ça donne des gens bien sympathiques dans Butch Cassidy et le Kid , un chef-d’œuvre avec une chanson devenue un classique mais aussi mensongère que le reste : il n'y a pas une goutte de pluie dans l'extrait qu'elle illustre.
Drôle d'été, hein ?